On est les Joueur.se.s des fois on gagne des fois on perd. En général, on préfère gagner mais pas toujours, ça dépend contre qui on joue, ça dépend de l’utilité, et en plus on n’est pas tous.te.s d’accord. Jusqu’ici on a jamais fait l’amour ensemble. On adore faire des spectacles. En moyenne trois par jour. On en fait dans des théâtres, des lits, des stations-service, des studios de danse, ou dans la rue et sur internet. On intervient un peu partout. On voudrait faire le buzz mais parfois on est à découvert sur notre compte du Cré*** Mu****.On fait des performances pour vérifier la solidité de toutes sortes de frontières: les frontières entre les vérités et les mensonges, les frontières de l’Europe, les frontières entre les “Cow-Boys” et les “Indiens”, entre les Spectateurs et les Joueur.se.s, et même entre l’amour et la haine.
Autrement dit #1 au travers de nos différents projets, on travaille à matérialiser des rapports de force qui structurent les milieux des arts et leurs histoires, pour mieux les faire vaciller. Autrement dit #2 on fait toutes sortes de trucs, on voudrait changer le monde mais comme c’est difficile et qu’on a toujours pas changé de banque, on invente des actions impossibles pour devenir des réalistes. On fait des spectacles sur les Joueur.se.s, sur le monde en feu, sur les spectacles. C’est notre art politique de la joie douce amère. C’est gratuit mais ça vaut de l’or.
Notre méthode docu-performative dans le désordre: on discute de problèmes, on danse, on discute de nouveaux problèmes, on danse, on débusque des dispositifs choréographico-politiques, et puis on met nos hypersensibilités en transe au travers d’une pratique excessive de la composition instantanée (dansée et parlée) et d’un anarchivage 24/24 de nos rêves et de nos conflits. Après ça, avec les matériaux récoltés – des gestes, des danses, des idées, des sons, des vidéos, des textes etc….- on (se) per.trans.forme, on copie-colle, on dé.coupe, on floute, on dérive, on déchire, on inonde, on accélère, on rembobine.
Sur ce site wordpress -pour la modique somme de 18euros par an- même si on n’est pas des conservatrices, on conserve notre travail. On essaye de bien ranger mais ça déborde quand même, et quand c’est trop encombrant, on dissimule ou bien carrément on jette!